Les aloses appartiennent à la famille des Clupéidés, riche de nombreuses espèces marines comme les harengs et les sardines.
Poissons fusiformes et aplatis, leur tête est latéralement comprimée et leur bouche orientée vers le haut (dite supère). Le ventre et les flancs sont argentés alors que le dos est bleuté à bleu foncé. Une ou plusieurs tâches noires ornent l’arrière de l’opercule.
Deux espèces sont présentes en France, la grande alose et l’alose feinte, dont il existe une forme méditerranéenne : l’alose feinte du Rhône. Elles se distinguent par un certain nombre de caractéristiques morphologiques et génétiques, mais peuvent cependant s’hybrider.
Une reproduction spectaculaire
Les aloses séjournent en mer avant de remonter les fleuves pour s’y reproduire. L’alose feinte colonise les parties inférieures des cours d’eau et les estuaires alors que la grande alose fraie sur les parties moyennes. La ponte a lieu la nuit entre mai et juillet. Les aloses effectuent des mouvements circulaires à la surface de l’eau, appelés « bulls », au cours desquels les ovules sont expulsés par la femelle et fécondés par les mâles. Les alosons passent plusieurs mois en rivière et en estuaire avant de rejoindre la mer où leur croissance va durer de 2 à 6 ans en fonction de l’espèce et du sexe.
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Une aire de répartition fragmentée
Elle s’étend de l’Islande aux côtes marocaines pour la grande alose et de la Norvège aux côtes méditerranéennes pour l’alose feinte.
Présente sur tous les grands fleuves français au XVIIIe siècle, sa répartition a fortement diminué au cours des XIXe et XXe siècles. On la trouve aujourd’hui dans les bassins de la Gironde, la Loire, l’Adour, la Charente et la Nivelle et quelques cours d’eau côtiers de la Manche et de l’Atlantique. Le retour de l’alose a été récemment constaté sur la Seine.
En Loire
La grande alose constitue l’essentiel des populations du bassin de la Loire qui oscillent ces dernières années entre 2 000 et 30 000 individus. Elle occupe une aire de répartition relativement vaste s’étendant jusqu’au bassin amont sur l’Arroux et l’Allier. L’alose feinte se cantonne dans la partie basse du réseau hydrographique de la Loire.
Deux espèces indicatrices du bon état des cours d’eau
Indicateurs de la qualité physique et biologique des fleuves, les aloses sont considérées comme vulnérables aux niveaux européen et français. Elles figurent aux annexes III de la Convention de Berne, II et V de la Directive Habitats-Faune-Flore.