Le bassin versant de la Loire

La Loire

Hydrographie

Le bassin de la Loire est constitué de 2 entités distinctes :

  • Le bassin de la Loire et de ses affluents (117 800 km²),
  • Le bassin des côtiers vendéens et du marais poitevin (8 900 km²).

Le bassin comprend un fleuve principal, la Loire, mesurant 1 012 km et l’ensemble de ses affluents, dont notamment les dix principaux cours d’eau de plus de 100 km : l’Allier, le Cher, l’Indre, la Vienne, la Sèvre nantaise, le Thouet, le Loir, l’Arroux, le Beuvron, l’Aron et la Besbre. En plus de ceux-ci, la Maine est un affluent formé par la confluence de la Sarthe et de la Mayenne. Au total, le bassin comprend 40 000 km de cours d’eau.

Limites administratives

Régions du bassin versant de la Loire. Source POI 2014-2020 / Région Centre

Régions du bassin versant de la Loire. Source POI 2014-2020 / Région Centre

Le bassin de la Loire concerne 9 régions (Auvergne / Basse-Normandie / Bourgogne / Centre / Languedoc-Roussillon / Limousin / Pays de la Loire / Poitou-Charentes / Rhône-Alpes), 31 départements, 5 664 communes et près de 8,5 millions d’habitants au 1er janvier 2014.

Administrativement, il est constitué de communes entières, au plus proche du bassin hydrographique. Il est réglementairement défini par l’Arrêté du 27 octobre 2010 modifiant l’arrêté du 16 mai 2005 portant délimitation des bassins ou groupements de bassins en vue de l’élaboration et de la mise à jour des schémas directeurs d’aménagement et de gestion des eaux (SDAGE).

Histoire

La Loire est un fleuve d’aspect naturel et libre. Sa grande irrégularité, ses crues ont marqué sa vallée et son bassin. Les peuplements se sont fait depuis la préhistoire, et la structuration urbaine actuelle s’est stabilisée à l’époque gallo-romaine. En dehors des ponts, les premiers grands aménagements datent du XIIème  siècle, pour la lutte contre les crues : digues et turcies, déversoirs. La Loire fut progressivement endiguée sur plus de 500 km de son cours.

Le fleuve et ses affluents furent aménagés pour la navigation dans leur lit mineur et par la construction d’une série de canaux latéraux, qui leur firent également jouer un important rôle économique jusqu’à l’apparition du chemin de fer au XIXème siècle.

Le XXème siècle laissa place à l’aménagement hydroélectrique, aux extractions de granulats et plus récemment aux centrales nucléaires. Actuellement les principaux aménagements consistent en deux ouvrages de régulation des débits (Naussac sur le haut Allier, Villerest sur la Loire, en amont de Roanne).

Géographie des habitats des poissons migrateurs

Massif armoricain et tables sédimentaires du bassin parisien

La LoireCes terrains représentent les deux tiers du réseau hydrographique du bassin. Ce vaste territoire couvre toute la partie aval du réseau et plus largement l’ensemble de la partie centre-ouest du bassin. Au plan de la distribution géographique, ce secteur représente les plus importantes potentialités d’accueil pour des poissons migrateurs amphihalins, en raison de sa superficie et de son positionnement en prise directe sur la façade atlantique.

Pour autant, les contraintes physiques et les pressions anthropiques qui s’exercent sur les cours d’eau du massif armoricain ou des tables sédimentaires limitent la formation de faciès productifs pour les espèces potamotoques, en particulier à cause des faibles niveaux de pente naturelle qui caractérisent les versants de ce secteur aval et des obstacles à l’écoulement qui accentuent fortement ce déficit de pente naturelle.

La nature dominante des fonds doit également être prise en compte dans la mesure où la granulométrie constitue un élément déterminant de la qualité des habitats utilisés par les espèces potamotoques. En effet les géniteurs ont besoin de lits de cailloux et de graviers grossiers pour y déposer leurs œufs et les pontes sont très sensibles au colmatage par les éléments fins. Les caractéristiques granulométriques des cours d’eau de la partie centre-ouest du bassin sont également limitantes à cet égard, sous l’effet des contraintes naturelles et des transformations hydromorphologiques qui pèsent sur les cours d’eau.

Enfin, malgré la proximité de l’océan, la faiblesse des reliefs et le caractère imperméable des terrains du massif armoricain limitent aussi le débit d’étiage et les conditions hydrologiques favorables au maintien des faciès d’eau courante pendant les phases de croissance juvénile (QMNA = 0,1 l/s/km² en moyenne dans la partie armoricaine du bassin).

Les anciens cours d’eau du massif central

Ils couvrent une surface plus limitée (un tiers de la superficie totale du bassin) mais leurs caractéristiques topographiques, géologiques et hydrologiques sont plus favorables aux espèces potamotoques. En effet les éléments structurants de ce secteur hydrographique favorisent la formation de zones de frayères et d’habitats productifs pour les juvéniles.

Ces cours d’eau bénéficient d’altitude, de gradient de pente et de conditions hydrologiques (12 à 17 l/s/km2 en moyenne annuelle), qui se traduisent par une dominante naturelle de faciès courant sur des fonds à granulométrie grossière.

En outre, contrairement au profil d’équilibre des rivières armoricaines et sédimentaires, la morphologie des cours d’eau du massif central est soumise à de nombreux accidents topographiques et affleurements rocheux. Ces conditions augmentent la fréquence d’apparition des radiers et rapides le long des parcours migratoires, y compris dans les parties aval des cours d’eau, en zone de piémont.

Les estuaires

Les estuaires constituent la zone névralgique des migrations puisque ce sont les passages obligés à la montaison et à la dévalaison des différentes espèces. Leur qualité physico-chimique reflète l’état général du bassin versant ; elle varie selon les fluctuations saisonnières du régime fluvial combinées aux oscillations des marées. Si l’estuaire de la Loire est le plus important, ceux des côtiers vendéens ont un rôle non négligeable car ils donnent accès à des réseaux denses d’étiers, de canaux et de fossés dans les marais littoraux (marais breton et marais poitevin notamment).

Les estuaires, soumis au front de salinité et au marnage, comprennent des zones marécageuses étendues de grand intérêt. Ces vasières abritent une macrofaune benthique en quantité importante. Représentant dans l’estuaire de la Loire une surface de plus de 2000 ha, elles ont un rôle de nourricerie pour plusieurs espèces de poissons : des poissons marins comme la sole ou le bar, mais aussi amphihalins comme le flet.

La dégradation des vasières s’est accélérée sous l’effet des différentes sources de pollution (agricole, urbaine, industrielle).

IMGP1245

Les zones humides et annexes hydrauliques

Zones humides

Marais de BrièreUne zone humide est un terrain habituellement inondé ou gorgé d’eau douce, salée ou saumâtre de façon permanente ou temporaire ; la végétation, quand elle existe, y est dominée par des plantes hygrophiles pendant au moins une partie de l’année (Code de l’environnement, article L.211-1).

Les mises en œuvre du Sdage Loire-Bretagne 2010-2015 et du plan national d’actions en faveur des zones humides ont conduit à la mise en place d’une politique d’inventaire des zones humides. Dans les territoires, les Sage sont chargés, quand ils existent, de la réalisation de ces inventaires. Si ces derniers ont vocation à couvrir l’ensemble du territoire, ils ne sont par définition pas exhaustifs. Les commissions locales de l’eau peuvent déléguer aux communes la réalisation de ces inventaires, notamment lors de l’établissement ou de la révision des documents de planification de l’urbanisme.

Au niveau du bassin Loire-Bretagne, l’état des inventaires connus à la date d’approbation du Plagepomi fait état de l’enveloppe de forte probabilité de présence de zones humides.

Considérant la présence des espèces amphihalines sur le territoire, certaines zones humides présentent un intérêt particulier pour la préservation des poissons migrateurs amphihalins, en ce qu’elles constituent d’importants secteurs d’habitats.

Marais littoraux et estuariens

Marais breton

Ces zones humides constituent un élément paysager caractéristique du littoral atlantique. Ces marais, naturels ou endigués, doux ou saumâtres, représentent des milieux divers de grande richesse écologique. Leur histoire et leurs aménagements anthropiques témoignent d’une exploitation par l’homme, qui doit veiller à rester compatible avec leurs fonctionnalités écologiques. Ces dernières, marquées entre autres par les connexions à l’océan ou aux estuaires, jouent un rôle essentiel pour les poissons migrateurs amphihalins.

Les premiers aménagements des marais estuariens de la Loire pour l’aménagement agricole remontent au XIIè siècle. D’importants travaux d’assèchement du  XVIIe et le XIXe siècle ont conduit à la configuration actuelle des marais.

Si les marais littoraux et estuariens représentent pour les lamproies, les aloses, le saumon et la truite de mer plutôt une zone de transit vers les zones de reproduction située plus en amont, ils constituent pour les anguilles des zones de développement et de croissance. Historiquement, la population d’anguille dans ces marais était nombreuse avec une majorité de mâles.

Les annexes hydrauliques en Loire aval

Boire de Savennières, Loire-AtlantiqueLa Loire fluvio-estuarienne est caractérisée par l’existence de nombreuses annexes hydrauliques (boires, bras morts, marais temporaires). Les surfaces d’annexes hydrauliques sont majoritairement concentrées dans le bief fluvial de la Loire aval, entre Les Ponts-de-Cé et Anetz.

 

 

 


En savoir plus