Les lamproies sont des vertébrés aquatiques primaires . Bien que considérées comme des poissons, elles s’en différencient par une bouche en ventouse, l’absence de mâchoires et de nageoires paires. Ce sont des agnathes.
Les lamproies ont un corps anguilliforme aplati sur la partie postérieure. Lisse, il est doté de deux nageoires dorsales séparées, la seconde étant contiguë à la nageoire caudale. La bouche forme un disque buccal garni de nombreuses pointes cornées. Sept orifices branchiaux latéraux servent à la respiration.
En France, deux espèces de lamproies migratrices se côtoient : la lamproie marine et la lamproie fluviatile. Elles se différencient par leur taille et leur coloration ainsi que par la forme de leur disque buccal.
Plusieurs années de vie larvaire
Au printemps, les lamproies creusent leurs nids dans des zones courantes à fonds de graviers. Après l’éclosion, les larves s’enfouissent dans des zones sablo-limoneuses appelées « lits d’ammocètes » où elles restent 5 à 7 ans avant de migrer vers la mer. La croissance en zone côtière dure environ 2 ans. Au stade adulte, la lamproie est un parasite : elle se ventouse sur un poisson pour en digérer la chair.
Présentes sur toutes les côtes européennes
Les deux espèces se rencontrent dans toute l’Europe, du nord de la Norvège jusqu’au bassin méditerranéen. La lamproie marine a une aire de distribution plus large : Islande, côte nord-est du Canada et des Etats-Unis.
En France, la lamproie marine est présente sur le Rhône, le Rhin, la Loire, la Gironde, l’Adour et les petits fleuves bretons. Plus rare, la lamproie fluviatile est surtout observée sur le Rhône, la Gironde, la Loire et quelques côtiers bretons.
La reconquête du bassin de la Loire
Sur le bassin de la Loire, la population de lamproie marine est très importante, en particulier sur l’axe Vienne où les plus gros effectifs d’Europe ont été observés ces dernières années. Les comptages ont atteint près de 93 000 individus en 2007.
Deux espèces vulnérables
Les deux espèces sont considérées comme vulnérables. Elles sont inscrites à l’annexe III de la convention de Berne (lien vers le dictionnaire) et respectivement aux annexes II et V de la Directive Habitats-Faune-Flore. Leur phase larvaire les rend sensibles à la pollution accumulée dans les sédiments et dans les micro-organismes dont elles se nourrissent.