Le rapport 2020 sur le suivi des poissons migrateurs de Loire est en ligne

Le rapport d’études sur les suivis biologiques sur les poissons migrateurs du bassin de la Loire en 2020 est publié.

Parmi les connaissances acquises en 2020, année particulière tant d’un point de vue du contexte que des conditions environnementales (p.68), nous pouvons citer la faible production en juvéniles de saumon sur le bassin de l’Allier fortement impactée par des évènements hydrologiques durant la reproduction et la phase de post-émergence (p. 65). Ces évènements ont également eu un impact sur l’implantation des juvéniles déversés (p. 358), en particulier sur la rivière Allier, où les taux d’implantation sont faibles comparativement à l’historique des données. Parallèlement, la connaissance des habitats se poursuit avec l’actualisation de la quantification des habitats de juvéniles de saumon sur l’Allier amont (p. 34). Sur la Gartempe, aucun juvénile de saumon n’a été échantillonné en absence de reproduction naturelle avérée et puisqu’un arrêt temporaire des déversements a été décidé dans le cadre de l’opération de soutien d’effectifs dans l’attente d’amélioration des conditions de franchissement à la montaison et à la dévalaison (p. 357). En 2020, malgré des conditions hydrologiques favorables, seulement 415 saumons adultes ont été dénombrés aux stations de comptage dont 356 sur l’axe Allier (p. 229), soit environ deux fois moins que sur la période 2011-2017 (776 saumons +/- 150). Sur la Creuse à Descartes, les comptages sont en diminution liés à l’absence d’amélioration de la continuité écologique et à la baisse des déversements les années précédentes.

A contrario, l’année 2020 a été une meilleure année de remontée de lamproies marines avec des effectifs qui n’avaient pas été observés depuis 2015, à la faveur des bonnes conditions hydrologiques et de l’arrêt temporaire des pêcheries dû à la crise sanitaire (p. 225). Sur le bassin de la Vienne, la reproduction s’est concentrée sur l’aval du bassin (p. 122). Les échantillonnages d’ammocètes ont révélé un très bon recrutement en juvéniles de l’année (p. 308), jamais observé depuis 2014. Pour autant, les effectifs des cohortes précédentes confirment les déficits de juvéniles issus des reproductions 2016 à 2019, laissant présager de faibles remontées de géniteurs à partir de 2022.

Avec 5 519 individus comptabilisés aux stations de comptage, les abondances d’aloses sont 4 fois supérieures aux effectifs comptabilisés ces 10 dernières années (p. 221). Ce regain de la population ne représente cependant que 18% des effectifs de l’année 2007 où près de 31 000 aloses avaient été comptabilisées.

Les effectifs d’anguilles en montaison sur la Vienne sont en augmentation ces dernières années avec des comptages 2020 dépassant les records enregistrés en 2016 et 2018. Les effectifs actuels de 2020 n’ont jamais été atteints depuis le début des suivis en 2004 à Châtellerault et témoignent donc d’un retour positif de l’espèce (p. 251).

Ces études permettent également de suivre l’évolution des fronts de migration des espèces de poissons migrateurs (p. 120), les taux de retour des juvéniles de saumons déversés (p. 376), la comparaison de la dynamique migratoire entre les saumons natifs et ceux issus de déversement (p. 386), les difficultés de dévalaison des smolts et des ravalés au niveau des ouvrages (p. 204) et l’accessibilité des habitats (p. 104), etc.

L’ensemble du rapport est à télécharger ici.

Bonne lecture !