L’étude de radiopistage menée sur le bassin de l’Allier cette année commence à révéler des informations sur le déplacement et le comportement des saumons marqués.
Pour rappel, le bureau d’étude « SCIMABIO interface » est chargé d’évaluer l’efficacité des travaux de rétablissement de la continuité écologique effectués par Vinci Autoroutes au niveau du seuil de l’A89 (cf. article Radiopistage Allier 2019 : Premiers marquages de saumons à Vichy).
La campagne de marquage s’est étendue du 3 mars (date du premier saumon marqué) au 29 mai (date du dernier saumon marqué) totalisant 24 saumons équipés d’émetteurs durant cette période. Les températures caniculaires de ce dernier mois ont mis rapidement fin à la migration printanière des saumons qui marquent alors leur arrêt estival.
Ainsi, au moment de l’estive, 13 individus sont restés entre Vichy et le seuil de Pont du Château (60 km en amont du Pont barrage de Vichy). Les températures élevées de l’Allier au mois de Juin-Juillet (pic journalier de 29 °C à Vichy le 29 Juin) couplées aux très faibles débits ont déjà causé une mortalité importante et deux cadavres de saumons ont déjà été retrouvés sur les bords de l’Allier.
Les 11 autres saumons sont quant à eux situés en amont de Coudes (90 km en amont de pont barrage de Vichy) dans des secteurs beaucoup plus propices à la survie estivale des individus (température de l’eau plus fraiche). Aucune mortalité n’est à déplorer jusqu’à aujourd’hui. Le saumon marqué le plus en amont a été détecté au pied du barrage de Poutès (214 km en amont de Vichy) en haute Loire le 20 juin.
À noter également, qu’un poisson engagé sur l’Allier a dévalé une trentaine de kilomètres pour finalement remonter sur le bassin de la Dore. Aucun saumon marqué n’est à ce jour sur l’Alagnon.
Tout comme les saumons, nous attendons avec impatience les coups d’eaux d’automne qui annonceront la reprise de la migration vers les zones de frayères. Cette deuxième partie des résultats améliorera les connaissances sur le comportement des saumons au droit des ouvrages et avant la reproduction. Ces résultats permettront d’interpréter le devenir des 374 saumons comptabilisés en migration printanière sur l’Allier en 2019.