Les conditions défavorables des années précédentes font que les derniers comptages de frayères de saumon atlantique par hélicoptère remontaient à 2017 pour l’Allier et l’Alagnon et 2018 pour la Sioule. Cette année 2020, nous avons pu réaliser les suivis sur ces 3 rivières. Les survols ont eu lieu le 3 et 5 décembre.
Cette opération de comptage des frayères de saumon atlantique permet d’évaluer la reproduction naturelle par rapport à la migration et aux comptages aux stations. Elle permet également d’identifier le front de colonisation et d’étudier la répartition des frayères au regard des conditions de migrations et de la continuité écologique.
Ainsi, sur la Sioule, 30 frayères ont été comptées entre le barrage (infranchissable) de Queuille et la confluence avec l’Allier. Nous faisons donc le constat que 2020 est une mauvaise année puisqu’en moyenne depuis 2001 (12 années de suivi), un peu plus de 50 frayères sont observées. A la station de comptage de Moulin Brelan (non exhaustive) à l’entrée de l’axe, seulement 9 saumons ont été comptés au printemps et durant l’été 10 cadavres ont été retrouvés attestant d’une mortalité avant la reproduction et de problèmes de franchissement d’ouvrages dès l’aval de l’axe. La nouvelle station de comptage à Jenzat située aux portes des frayères permettra de mieux comprendre la répartition des saumons sur cet axe.
Sur l’Alagnon, un peu moins de 20 frayères ont été dénombrées entre Molompize et la confluence avec l’Allier. Depuis le début des suivis en 2001 (7 années de suivis), c’est l’une des plus mauvaises années, puisque en moyenne 55 frayères sont recensées.
Sur l’Allier, environ 190 frayères ont été observées entre le seuil de Luc et Issoire. Ces comptages sont loin des années précédentes où en moyenne depuis 2001 (7 années de suivis), 296 frayères sont comptées sur l’Allier.
Pour rappel, 356 saumons ont franchi le barrage de Vichy (moins 26 prélevés par le CNSS soit 330 saumons dans la rivière) dont 86 ayant atteint celui de Langeac. En amont de ce dernier, 86 frayères ont été comptées dont 49 en amont de Poutès. Le ratio entre le nombre de géniteurs et le nombre de frayères égal à 1 dans ce secteur apparaît une productivité stable puisqu’en moyenne les ratios sont de 1 frayère par géniteur sur les secteurs en amont. Pour autant, la proportion de frayères dans les secteurs amont est intéressante et témoigne d’une colonisation apicale des saumons.
Un point positif ressort également de ces comptages en 2020. Dans l’ancienne retenue du barrage de Poutès, 11 frayères ont été comptées, ce qui atteste de la granulométrie facilement mobilisable et d’un gain d’habitat de reproduction pour les saumons.
Le nombre de frayères comptées est à mettre en relation avec le nombre de géniteurs observé aux stations de comptage. L’année 2020 est en effet marquée par une faible remontée des saumons.