Le GIP Loire Estuaire vient de mettre en ligne son suivi du peuplement de poissons dans l’estuaire de la Loire, à partir de l’analyse des données issus de 27 inventaires réalisés entre 1977 et 2016.
Une interface d’échanges et des habitats temporaires
L’estuaire de la Loire offre aux poissons des eaux plus ou moins salées, plus ou moins turbides, plus ou moins oxygénées.
Parmi les 79 espèces recensées entre 1977 et 2016, seulement une partie (20%) fréquente régulièrement l’estuaire et très peu d’entre elles y effectuent tout leur cycle biologique, beaucoup y viennent pour se nourrir et grandir. D’autres espèces, encore, transitent par l’estuaire pour aller et venir entre mer et rivière.
Les espèces marines sont dominantes aussi bien en nombre d’espèces qu’en abondance. Elles font de la zone polyhaline la partie de l’estuaire à la richesse spécifique la plus forte. Certaines espèces marines colonisent activement l’estuaire au stade juvénile à des fins trophiques : les vasières représentent des zones de nourriceries essentielles pour ces espèces, dont la sole et le bar sont les principaux représentants.
Les poissons migrateurs amphihalins
Pour les espèce amphihalines, l’estuaire représente un corridor migratoire mais également des habitats d’alimentation et de croissance. Cette interface est le lieu des modifications physiologiques intenses qui permettent à ces espèces de s’adapter au milieu doux lorsqu’elles arrivent de l’océan, et inversement.
Le protocole utilisé dans les inventaires cible les espèces benthiques (proches du fond). La plupart des poissons migrateurs sont donc mal échantillonnés par cette méthode. Cette guilde est ainsi minoritaire dans l’ensemble des captures réalisées pendant les inventaires dans les eaux estuariennes.
Cependant, l’éperlan, le flet et l’anguille ont été observés à chaque inventaire depuis 1977.
Nom commun | Fréquence d’apparition dans les inventaires |
---|---|
Alose | 19% |
Alose feinte | 40% |
Lamproie marine | 15% |
Eperlan | 100% |
Lamproie marine | 15% |
Anguille européenne | 100% |
Mulet porc | 89% |
Flet commun | 100% |
Des pressions locales
C’est également dans l’estuaire que se concentre l’effort de pêche le plus important pour les anguilles, les aloses et les lamproies.
Lorsque les épisodes d’hypoxie (bouchon vaseux) coïncident avec la période de passage des poissons migrateurs, l’estuaire de la Loire peut représenter une véritable barrière chimique. C’est notamment le cas pour la dévalaison des juvéniles de saumon atlantique lors des étiages précoces.
En savoir plus
- GIP Loire Estuaire, 25 mars 2019 – Les poissons dans l’estuaire de la Loire