Depuis 2014, LOGRAMI a mis en place une évaluation de la phase juvénile de la lamproie marine sur le bassin de la Vienne. Cette étude vise à compléter les données biologiques acquises par l’association, depuis l’arasement du barrage de maisons rouges en 1999, dans le but de mieux comprendre la dynamique de l’espèce. Cette action a été financée, sur deux années, par la Fondation LISEA Biodiversité qui soutient des projets de préservation et de restauration du patrimoine naturel dans les départements concernés par le tracé de la LGV SEA Tours-Bordeaux.
Après l’éclosion, les larves de lamproie, appelées ammocètes, s’enfouissent dans des zones sablo-limoneuses des cours d’eau où elles restent plusieurs années avant de migrer vers la mer. La même année, un secteur de rivière peut donc abriter plusieurs générations de jeunes lamproies. Un protocole de pêche électrique adapté à cette espèce permet de faire ressortir les individus enfouis dans le substrat. Une fois capturées, les ammocètes sont dénombrées, mesurées et pesées, avant d’être remises dans leur milieu naturel. Les différentes stations pêchées ont été choisies en fonction de leurs habitats potentiels pour la lamproie. Elles sont réparties sur les axes Vienne et Creuse dans les départements de la Vienne et de l’Indre et Loire.
Les deux années d’études ont permis d’échantillonner environ 420 ammocètes sur 39 stations. Les densités varient d’une station à l’autre en fonction de la qualité des habitats et de la présence à proximité d’une frayère. Elles peuvent atteindre sur certains secteurs 22 individus au mètre carré. Le traitement des tailles a permis de montrer le découpage de la population en plusieurs classes d’âge. Les ammocètes de l’année (0+) se distinguent très nettement des autres individus par leur petite taille . La distinction des autres classes d’âges est plus délicate, une analyse fine a cependant permis de faire ressortir cinq classes d’âges différentes.
L’analyse complète des résultats et la pérennisation de ce suivi dans le temps devraient permettre de multiplier le nombre de stations échantillonnées et d’acquérir de nouvelles données dans le but de suivre l’évolution des cohortes d’une année à l’autre et de mieux comprendre la dynamique de l’espèce sur le bassin de la Vienne.