Depuis 1999, le suivi de la reproduction de la lamproie marine est réalisé annuellement sur le bassin de la Vienne. Il permet d’acquérir des informations sur la fréquentation des cours d’eau par l’espèce, la fonctionnalité des frayères et la restauration de la libre circulation
Sur le bassin de la Vienne, le début de la reproduction a habituellement lieu entre fin-avril et début mai. En 2015, la recherche des fronts de colonisation (niveau le plus haut atteint par les géniteurs de lamproies sur chaque cours d’eau) a débuté mi-mai pour se terminer début juillet.
Les géniteurs de lamproie marine sont généralement remontés moins haut que les années précédentes sur le bassin de la Vienne. Ces résultats pourraient en partie s’expliquer par la température de l’eau relativement importante, constatée en mai. De ce fait, les géniteurs auraient atteint leur maturité plus tôt dans la saison et se seraient arrêtés en aval des axes (Creuse, Gartempe, Anglin et Clain) pour se reproduire.
Concernant la Vienne, depuis l’arasement du barrage de Maison Rouges en 1998, plusieurs ouvrages ont été réaménagés ou équipés de dispositifs de franchissement (Châtellerault (2004), Bonneuil et Saint Mars (2009)), permettant la réouverture du cours d’eau ainsi qu’une évolution favorable des fronts de colonisation. Cette année encore, une augmentation de 12 km sur cet axe a été constatée. En effet, des nids ont été observés en aval de l’ouvrage de Gouex-Villars, équipé en 2012, à seulement 16 km du verrou de l’axe Vienne, le barrage infranchissable de Chardes à l’Isle-Jourdain. C’est le plus haut front de colonisation par la lamproie marine jamais observé depuis le début des suivis ! La colonisation plus amont de la Vienne par rapport à l’axe Creuse peut s’expliquer en partie par une répartition des effectifs en faveur de l’axe Vienne (33 000 à la station de comptage de Châtellerault contre 23 800 sur la Creuse à Descartes).