Suite à une crue survenue le 14 juillet 2021, l’un des clapets centraux du seuil de Descartes sur la Creuse s’est rompu. La franchissabilité n’étant pas assurée ni par la passe à poissons, sous-alimentée, ni par les clapets, LOGRAMI a demandé l’ouverture des pertuis. Ce qui a été fait depuis novembre 2021. En mars 2022, la société Forces hydrauliques de Descartes, porteuse d’un projet de réarmement hydroélectrique de l’ouvrage a renoncé à son Autorisation d’Occupation Temporaire du Domaine Public ainsi qu’à son autorisation environnementale obtenue quelques mois plus tôt.
L’Etat propriétaire, et désormais en charge de l’exploitation de l’ouvrage, vient de lancer une étude sur les effets de son ouverture durable. Ainsi, les différents aspects environnementaux ainsi que les usages liés à l’ouvrage vont être étudiés. Différents scénarios d’aménagement, dans cette configuration d’ouverture sont attendus pour le début de l’été 2023. Actuellement, la franchissabilité de l’ouvrage est toujours effectuée par les deux pertuis jouxtant la passe à poissons.
L’ouverture durable du seuil de Descartes, premier obstacle rencontré par les poissons en montaison depuis la mer sur la Creuse, serait un gain notable en termes de continuité écologique pour l’accès au bassin de la Creuse par les poissons migrateurs. A noter qu’entre 2000 et 2006, les parties mobiles de l’ouvrage (ainsi que l’écluse en 2004) avaient été ouverts permettant la libre circulation piscicole. Cette ouverture, à la suite de l’arasement de Maisons-Rouges, a très probablement permis la reconstitution d’effectifs de lamproies et d’aloses très importants sur la Creuse.
La station de comptage de Descartes n’est donc plus fonctionnelle depuis juillet 2021. Inaugurée en août 2006, cette station aura permis d’acquérir de nombreuses données sur les poissons migrateurs du bassin de la Creuse et sa reconquête par les migrateurs suite à l’arasement de Maisons Rouges en 1999 (51 000 lamproies marines et 9 000 aloses en 2007). Cependant, elle aura aussi été le témoin de la chute vertigineuse des effectifs de la lamproie marine et des aloses et ainsi permis d’alerter les gestionnaires sur le déclin de ces deux espèces patrimoniales depuis plus de 10 ans.
Des solutions de comptages alternatives sont en cours de réflexion pour continuer d’alimenter les connaissances des poissons migrateurs sur ce bassin à forts enjeux.