Depuis 2008, les effectifs d’aloses aux stations de comptage ont très fortement diminué, passant d’une trentaine de milliers à quelques centaines d’individus par an. Pour compléter ces données et confirmer la raréfaction de l’espèce sur le bassin de la Loire, des suivis de la reproduction de l’alose ont été menés en aval des stations de comptage.
Depuis l’arasement du barrage de Maisons Rouges sur l’axe Vienne, une forte activité de reproduction d’alose est constatée sur la frayère située au centre-ville de Châtellerault. Depuis 2014, LOGRAMI réalise un suivi précis de la reproduction sur cette frayère.
Cette étude vise à estimer le nombre d’aloses se reproduisant sur ce secteur et ainsi compléter les données de la station de vidéo comptage de Châtellerault, située à plus d’un kilomètre en amont.
Les aloses se reproduisent de nuit à la surface de l’eau en décrivant des cercles, appelés bulls. Ces bulls ont été comptabilisés lors de suivis nocturnes afin d’estimer le nombre de géniteurs se reproduisant sur la frayère.
En 2015, le suivi de la reproduction a été réalisé du 20 avril au 27 juin, période durant laquelle les conditions étaient favorables à la reproduction. Sur l’ensemble de la saison, le nombre de bulls compté est estimé à 11 700, ce qui représente environ 4 000 géniteurs. Ces résultats sont supérieurs de 39 % à ceux de 2014. Mais globalement le stock d’alose sur l’ensemble du bassin est toujours très faible.
Par ailleurs, le nombre d’individus actuellement comptabilisés à la station de comptage située en amont correspond seulement à 8 % de l’effectif estimé sur la frayère. Les aloses semblent donc se regrouper sur la frayère aval la plus proche du barrage de Châtellerault. Plusieurs hypothèses peuvent expliquer cela et des suivis spécifiques devraient être mis en place afin de répondre à cette question.